Les icônes de la pop du Japon et des États-Unis : Kyary Pamyu Pamyu & Sabrina Carpenter, parlent des attraits de la musique pop
Kyary Pamyu Pamyu vient de sortir son dernier single “KIMIGA IINE KURETARA”. Cette chanson est le générique du drama “Mukai no bazuru kazoku” (Yomiuri TV, Nippon Television System). Elle a su retranscrire dans sa chanson la joie ressentie lorsque l’on reçoit un « j’aime » sur les réseaux sociaux. Les paroles s’adressent à tous les « enfants perdus des réseaux sociaux » avec un message positif et bienveillant. Tout comme Kyary, Sabrina Carpenter qui est notamment connue pour jouer Maya Hart dans “Le monde de Riley” sur Disney Channel, est une icône de la musique pop aux Etats Unis. Nous avons profité de sa venue au Japon pour la sortie de son album “Singular Act 1” en 2018 pour une interview exclusive de ces deux chanteuses emblématiques.
—Sabrina, il paraît que vous appréciez beaucoup ce que fait Kyary depuis longtemps.
Sabrina Carpenter : Oui, je suis fan de Kyary ! Par ailleurs, je trouve ses ongles super mignons aujourd’hui !
Kyary Pamyu Pamyu : Waouh, merci !
— Comment l’avez-vous connu ?
Sabrina : À l’origine, c’est le petit ami de ma sœur qui est fan d’elle. Quand nous étions en voiture tous les trois, la chanson “PONPONPON” est passée et j’ai adoré ! J’ai même envoyé une cover de cette chanson au petit ami de ma sœur (rires). Puis j’ai exploré de plus en plus le monde de Kyary.
—Vous avez également posté une story Instagram en disant que “PONPONPON” est une de vos chansons préférées.
Sabrina : C’est vrai. C’était il y a environ un an, la dernière fois que j’étais venue au Japon.
Kyary : Je suis si contente !
— Parlez-nous de vos expériences respectives en tant qu’icônes de la pop. Vous vous produisez toutes deux à l’internationale. Quel est le live à l’étranger qui vous a le plus marqué ?
Sabrina : Par exemple, lorsque je fais un concert à l’étranger, j’arrive à ressentir le pouvoir de la musique même s’il y a la barrière de la langue. Quand je regarde le public lorsque je chante, je vois des personnes pleurer car elles sont touchées par ma chanson. Je suis heureuse que mes sentiments leur parviennent. Pour mon concert au Japon cette année, encore plus de personnes étaient présentes et sont venus avec des accessoires comme des drapeaux et des affiches… Ce fut une très belle expérience. Les spectateurs japonais sont si silencieux pendant les présentations que l’on pourrait entendre une épingle tomber sur le sol. Cela m’avait beaucoup surprise la première fois, mais cette fois ils étaient plus déchaînés donc cela m’a fait plaisir !
Kyary : J’ai aussi eu l’occasion de voyager dans divers pays tels que les Etats Unis et la Chine, et tout le monde réussi à retenir les paroles alors qu’ils ne sont pas censés pouvoir parler japonais. Cela me touche car je ressens leur affection lorsqu’ils chantent.
Sabrina : Tu parles de moi, là ! Quand je chante les chansons de Kyary, je pense que je n’arrive pas bien à prononcer les paroles (rires).
—On comprend bien que vous réussissez à vous connecter au public en surmontant la barrière de la langue grâce à la musique. Quelle est la chose la plus importante à laquelle vous pensez lorsque que vous êtes sur scène ?
Kyary : je pense que le plus important est de toujours se mettre au défi d’accomplir nos propres idées. Comme je suis une artiste solo, je suis aidée en permanence par une multitude de staff. Mais j’essaie toujours de réfléchir au concept de de mes chansons en allant voir des films, en prenant en note mes idées, ou de regarder toutes sortes de choses.
Sabrina : Je pense que c’est pareil pour moi. Je garde toujours à l’esprit de ne jamais refaire deux fois la même chose. Après tout, j’aimerais vivre de nouvelles expériences avec mes fans et mûrir au fil de mes chansons. Comme mon public me comprend et se projette à travers moi, je me dois de prendre des risques et m’essayer à de nouvelles choses pour les partager avec tout le monde.
—Y a-t-il quelque chose qui vous a fortement inspiré ces derniers temps ?
Kyary : Si, récemment c’est par exemple “Dumbo” de Tim Burton.
Sabrina : “Dumbo” ! Moi aussi j’adore !
Kyary : J’ai déjà regardé la version originale, mais Tim Burton a su revisiter l’œuvre avec son propre style, et c’est ce que j’ai vraiment admiré. Les graphismes et l’expression des personnages en image de synthèse étaient époustouflants et c’était un conte fantastique très attrayant. J’ai été tellement émue que j’en ai pleuré.
Sabrina : Tu es si mignonne (rires) ! Dans mon cas, ce sont les lieux où j’ai voyagé dans le passé. Je suis inspirée par la culture et les traditions de la région, et particulièrement par les œuvres d’art et les photos vues là-bas.
—Êtes-vous parfois inspirées du Japon ?
Sabrina : Bien sûr ! Par exemple, le quartier de Harajuku. J’ai toujours voulu y aller mais je n’avais jamais pu avec le boulot. J’ai pu y aller pour la première fois cette année et j’ai beaucoup aimé !
Kyary : Où es-tu allée à Harajuku ?
Sabrina : Dans les boutiques vintages à Ura Harajuku. Aussi, ce n’est pas à Harajuku, mais je suis aussi allée voir l’exposition “teamLab”.
Kyary : Oh, moi aussi ! J’adore !
Sabrina : C’était très amusant !
—Ce sont les lieux de prédilection pour Kyary. Peut-être qu’elle pourrait vous conseiller sur les meilleurs endroits à visiter ?
Kyary : Comme je pense que n’importe quel style pourrait t’aller, j’aimerais que tu essaies le style des lolitas ! (rires). Je suis sûre que tu serais très mignonne !
Sabrina : Oui, j’aimerais beaucoup ! J’adore le style de vêtement « Kawaii ».
Kyary : Le sous-sol du centre commercial Laforêt, est spécialisé dans le style Lolita et Punk. Je te conseille vraiment d’y aller.
Sabrina : Oui, j’aimerais tellement que tu m’accompagnes pour me choisir une tenue… !
—En parlant de lieux d’inspiration où l’on peut continuellement découvrir de nouvelles choses, ne peut-on pas ignorer l’importance des réseaux sociaux ? Vous pouvez également interagir de manière plus directe avec vos fans.
Sabrina : C’est vrai que grâce aux réseaux sociaux, j’ai réussi à cerner quel genre de choses intéressent mes fans. Avant, je ne vivais qu’à travers les choses que je voyais et grâce à mes expériences personnelles. Mais aujourd’hui, j’ai l’impression de vivre le même quotidien que mes fans grâce aux réseaux sociaux. C’est pourquoi j’ai aussi envie de partager mon quotidien avec mes fans.
— Voulez-vous dire que vous avez l’impression d’expérimenter des choses avec votre public ?
Sabrina : c’est exactement cela. Tout comme les live, j’ai absolument besoin d’eux car je ne peux pas faire de live toute seule.
—Qu’en est-il de vous, Kyary?
Kyary:Par exemple, lorsque je poste des images de mon dernier live sur les réseaux, le monde entier peut réagir et me faire parvenir leurs commentaires. Je trouve ça génial, et c’est le chemin le plus court pour les regarder. Ils parlent à propos de moi et j’arrive à recevoir de l’énergie à travers leurs messages d’encouragement. Ça m’aide beaucoup continuer ce que je fais.
Sabrina : Bien sûr, selon l’utilisation que vous en faites, il n’arrive pas que de bonnes choses. Mais il reste encore beaucoup de gens qui ignorent les qualités et les bons côtés de l’autre. C’est pourquoi il faut se respecter et j’aimerais contribuer à communiquer un message positif.
—La nouvelle chanson de Kyary “KIMI GA IINE KURETARA” porte également sur le thème des réseaux sociaux. Qu’en avez-vous pensé lorsque Yasutaka Nakata vous l’a donné ?
Kyary : La chanson “KIMI GA IINE KURETARA” est utilisée comme générique du drama “Mukai no bazuru kazoku” et en est donc étroitement liée. Mais la première fois que je l’ai écoutée, je me suis dit qu’elle reflétait bien notre société actuelle. Aujourd’hui, les réseaux sociaux ont énormément infiltré notre vie.
—J’ai trouvé ça très intéressant d’avoir inséré dans la musique le son produit par un « J’aime » sur les réseaux sociaux.
Kyary : C’est vrai. Il y a un petit son “Pouc !”
Sabrina : C’est très marrant !
—Qu’avez-vous le plus travaillé lors de l’enregistrement ?
Kyary : J’ai principalement fait attention à la mélodie A de la chanson. La mélodie est plutôt grave, mais comme ma voix est aigue à l’origine, j’ai eu quelques difficultés pour cette partie.
Sabrina : Ah oui ? Moi c’est le contraire ! J’ai presque une voix d’homme…
—Mais non voyons (rires).
Sabrina : Contrairement à Kyary, j’ai toujours eu du mal avec les parties aiguës (rires).
—Quel genre de chose gardez-vous toujours à l’esprit dans votre travail ?
Sabrina : Je pense que c’est sortir de sa zone de confort et s’essayer à de nouvelles choses. Pour trouver de nouvelles inspirations, j’ai besoin de connaître une multitude de choses. Par conséquent, j’accorde beaucoup d’importance à affirmer ma personnalité, notamment en mettant en avant mes idées pour les live et les pochettes d’album. Les spectateurs paient pour venir me voir, alors j’aimerais qu’ils s’amusent et en aient pour leur argent ! C’est pourquoi je veux toujours essayer de nouvelles choses.
Kyary : Me concernant, j’ai toujours eu pour concept de « réaliser dans le monde réel le rêve de toutes filles ». Lorsque je réfléchis à des thèmes, il m’arrive par moments d’être à court d’idées… Cependant, en m’aidant des personnes autour de moi, nous arrivons à obtenir un bon résultat final.
—Récemment, vous avez réalisé un live qui vous ressemble bien en plein air dans le sanctuaire d’Izumo Taisha lors du “Oto no kuni live tour 2019 “Maboroshi no Utopia-Izumo Taisha night-”.
Kyary : En concert, je veux recréer un monde onirique et créer un sentiment d’envie chez le spectateur que ce rêve ne se termine jamais. Tout comme lorsqu’on va dans un parc d’attraction : on aimerait y rester le plus longtemps possible.
Sabrina : Oh oui, je comprends. Faire de la musique pop n’est pas donné à tout le monde, alors autant le faire de manière radicale !
— Quels sont les attraits que vous ressentez pour la « musique pop » ?
Sabrina : Personnellement, je pense que la “musique pop” est un genre qui permet à une multitude de personnes possédant des valeurs différentes d’apprécier une même musique, et au contraire, n’est pas adressée à une personne ou un style en particulier. C’est pourquoi je pense que c’est la musique la plus compliquée au monde. Lorsque je parviens à obtenir ce résultat, je ressens un grand sentiment d’accomplissement. C’est justement parce que cette musique n’appartient pas à un genre particulier que l’on peut franchir la barrière de la langue et se lier au plus grand nombre de personnes.
—Certes, la musique pop n’est pas fixée à une forme précise. Au contraire, nous pouvons dire qu’elle peut s’adapter à n’importe quel genre.
Sabrina : C’est vrai. Je suppose qu’il doit exister environ 80 000 styles différents (rires).
Kyary : (rire) Dans mon cas, on dit aujourd’hui que ma musique est du genre « pop ». Mais au départ, je faisais de la musique de niche, qui n’était pas destinée à être écouter du plus grand nombre. Cependant, depuis que les gens m’ont connu depuis la période de “Tsukema Tsukeru” et que ma musique s’est beaucoup propagée dans le monde, j’ai compris que la musique pop n’avait pas de règles.
Sabrina : C’est un genre où l’on peut faire tellement de choses, et même s’il y a des moments où on déprime un peu, on se sent tout de suite plus léger en l’écoutant. Je pense que c’est le rôle de la musique pop. Je veux aller voir un de tes live, Kyary !
Kyary : Avec plaisir ! Où vis-tu en Amérique ?
Sabrina : Je viens de Pennsylvanie, mais j’habite à Los Angeles.
Kyary : Oh, j’y vais en juillet pour l’événement “OTAQUEST LIVE” !
Sabrina : Wow, j’y serai à cette période alors je te montrerai plusieurs endroits cools que je connais ! On pourra même aller faire du shopping au Rodeo Drive !
Interview & Text: Jin Sugiyama
Photographer:MURA
Information
KIMI GA II NE KURETAKARA
Sortie 10 mai 2019
URL:https://kyarypamyupamyu.lnk.to/kimigaiinekuretar
Kyary Pamyu Pamyu Site officiel: http://kyary.asobisystem.com/
Singular Act1
En vente
Site officiel de Sabrina Carpenter : https://www.universal-music.co.jp/sabrina-carpenter/